iOS
Mon dernier volet aujourd’hui va parler de quelques idées dans l’utilisation des petits appareils.
Depuis 2010, j’ai composé des œuvres pour instruments / voix et des appareils iOS. Je me suis intéressé à leur portabilité, mise en place rapide et dans la possibilité que les musiciens peuvent facilement répéter avec l’électronique.
L’intégration des composants électroniques pendant le processus de répétition de musique mixte reste une difficulté. Beaucoup d’interprètes ne sont pas équipés de microphones, cartes son et ordinateurs appropriés pour travailler avec l’électronique lors de l’étude des pièces. Ils comptent sur l’expertise et la technologie d’un spécialiste du son. Ces ressources sont souvent uniquement disponibles quelques répétitions avant les concerts, parfois seulement dans la salle de spectacle. Cette situation ne donne pas assez de temps aux musiciens pour intégrer la composante électronique dans leur interprétation.
Je n’utilise pas les appareils iOS pour contrôler un ordinateur à distance, mais ils contiennent toute l’électronique. Seuls le dispositif iOS et de petits haut-parleurs sont nécessaires. Cela aide les musiciens à intégrer l’électronique dès le début de leurs répétitions et rend l’installation facile.
Il y a bien sûr de nombreuses limitations de composition. Le traitement des instruments en temps réel n’est pas une option, car la qualité des microphones intégrés n’est pas assez bonne.
Jusqu’à présent, une série de composition a été réalisée, avec d’autres projets en cours.
Dans Irrgaerten, chaque pianiste a sa propre installation avec un appareil iOS et deux haut-parleurs placés dans le piano vers le couvercle, qui permet un mélange acoustique équilibré entre l’instrument et l’électronique.
Le microphone intégré est utilisé avec un suiveur d’amplitude pour détecter des notes de l’instrument et ainsi synchroniser la partie électronique préenregistrée avec l’interprétation.
Voici un court extrait de cette œuvre avec Jennifer Hymer and Bernhard Fograscher:
Les deux pièces Entwurzelt et under utilisent l’appareil iOS comme un échantillonneur, ou un musicien de l’ensemble déclenche des séquences préparées sur des moments indiqués dans la partition.
J’explore actuellement un troisième rapport entre instruments et l’appareil iOS dans le cycle Still Air.
Une fois complété, le cycle consiste de trois pièces solos et toutes les combinaisons possibles.
Still Air 1 – clarinette basse
Still Air 2 – hautbois
Still Air 3 – clarinette basse + hautbois
Still Air 4 – saxophone baryton
Still Air 5 – clarinette basse + saxophone baryton
Still Air 6 – hautbois + saxophone baryton
Still Air 7 – clarinette basse + hautbois + saxophone baryton
Chaque instrument a de nouveau sa propre installation avec l’appareil proche de l’instrument et deux haut-parleurs derrière le musicien.
Le microphone intégré est utilisé cette fois-ci pour tracer l’énergie globale de l’instrument. L’électronique est composée de deux couches.
Couche 1 est comme une partie “bande”, indépendante de l’instrumentiste.
Couche 2 module l’amplitude (et légèrement la hauteur) des fichiers sons en suivant l’amplitude de l’instrument. Elle devient donc une extension de l’instrument.
Le musicien déclenche l’électronique au début et par la suite se synchronise avec des informations visuelles de l’appareil.
Voici un extrait de la création avec Arthur Sato – hautbois et Alejandro Acierto – clarinette basse.
Pour terminer je vais revenir 30 années en arrière à un concert en 1985 dans l’église de Gelmeroda, un village à cinq kilomètres de Weimar.
L’église est mondialement connue, car Lyonel Feininger l’a peint plus que 30 fois. Ce concert reste gravé dans la mémoire pour deux raisons : je peux retracer mon intérêt à l’intégration de la technologie comme un instrument à cette époque déjà, mais il y avait un autre aspect de ce concert qu’il a rendu spécial. Au programme étaient plusieurs compositions de Karlheinz Stockhausen.
Une demi-heure avant le début une dame d’environ 90 ans entrait et s’assoyait au premier rang. Avec un préjugé trop commun, je pensais qu’elle s’était trompée du concert. On commençait à jouer et je l’avais oubliée. Après le concert c’était cette dame qui s’adressait vers moi et disait : « Merci beaucoup pour cette expérience. Maintenant je peux mourir tranquillement. » J’étais choqué et ne comprenais pas. Elle rajoutait : « Maintenant je peux me faire une idée, comment la musique va sonner dans le siècle prochain . » Elle se retournait et sortait.
Quelle leçon de ne pas sous-estimer notre public.
Il y a une autre phrase qui m’est très chère: « L’art change le monde – une personne à la fois. »
Merci