L’interprétation d’œuvres électroacoustiques stéréo et multicanal par un interprète qualifié et expérimenté à la console de mixage enrichit à la fois l’expérience spatiale et émotionnelle de la musique.
Les systèmes multi-haut-parleurs ont été développés dans les années 1970 et ont depuis évolué sous différentes formes adaptées à des besoins d’interprétation spécifiques – des orchestres de haut-parleurs, où la plupart des enceintes sont disposées sur scène, aux systèmes immersifs de spatialisation, incluant l’ambisonie et la synthèse de champs d’ondes.
Le terme orchestre est approprié non seulement en raison de la disposition spatiale des haut-parleurs-instruments, mais aussi pour les registres distincts et les caractéristiques timbrales propres à chaque enceinte. Cependant, la configuration de l'Acousmonium n'est pas fixe ; elle peut être adaptée à chaque performance.
Cette flexibilité permet une expérimentation continue avec différentes configurations de haut-parleurs. Au cours des 30 dernières années, d'innombrables concerts ont mis en évidence aussi bien les atouts que les limites de divers agencements – mais comment peut-on les évaluer de manière objective ?
Chaque compositeur a une conception idéale du son de son œuvre. Mais cet idéal repose-t-il sur l’image acoustique du studio où la pièce a été produite, ou s’agit-il d’une vision sonore imaginaire et inatteignable ? Est-il influencé par des standards techniques spécifiques, tels que la qualité des magnétophones, les caractéristiques uniques des studios ou encore les enceintes utilisées pour l’écoute ?
Cet idéal évolue-t-il avec le développement esthétique du compositeur ? S’agit-il d’une image sonore symétrique ou d’une asymétrie délibérée ? (Cette dernière peut offrir des avantages, car la symétrie ne profite qu’à une petite partie du public placée au centre.) Tout comme il existe une multitude d’approches de la composition sonore, il existe autant de visions quant à l’agencement d’un orchestre de haut-parleurs.
